Curriculum


Thomas Jenkoe a 30 ans. Il vit et travaille à Paris.

Après deux ans de Lettres Supérieures au Lycée Faidherbe à Lille, il passe avec succès une Maîtrise de Littérature Comparée à l’Université de Toulouse Le Mirail. Il complète son cursus avec un Master de Cinéma (mention professionnelle : réalisation, scénario, production) à l’université de Paris Panthéon-Sorbonne.

Il connaît une première expérience en tant que scénariste sur Passemerveille, essai documentaire réalisé par Guillaume Massart, avec qui il co-signe la voix off que prononce Michael Lonsdale. Le film est sélectionné au FID Marseille et au Festival d’Amiens en 2009, et diffusé sur CinéCinéma l’année suivante.

Thomas Jenkoe fait du réel le matériau premier de son travail, car il y voit un réservoir d’histoires et de complexité inépuisable. Le point de départ de son œuvre trouve toujours sa source dans une fascination pour un élément du réel qu’il essaie de révéler. Son réel est celui du quotidien : il s’attache à rendre compte du conflit insoluble entre l’être et l’existence qui touche chaque individu.

Influencé par les écrits du philosophe hongrois Georg Lukàcs, il explore le rapport dialectique de l’homme au monde et s’évertue à exprimer la « dissonance existentielle » propre à notre époque. L’inadéquation entre le non-sens du monde et la recherche de sens, vers laquelle il se lance dans chacune de ses œuvres, fait de ces dernières un voyage-expérience de l’inadéquation. Il traque une réalité fuyante par le prisme de sa subjectivité.

Travaillée par les problématiques de la frontière (mentale, géographique, morale et sociale), de l’incommunicabilité (du langage, de l’expérience intérieure et de l’existence individuelle) et du sort de l’humain dans les sociétés modernes, l’œuvre de Thomas Jenkoe témoigne de l’intranquillité de notre condition.

Plus qu’une simple restitution du réel, sa démarche artistique vise à le transfigurer par un prisme esthétique fort, que ce soit par l’utilisation d’un support techniquement limité (le smartphone d'une Passion), voire obsolète comme ses séries photographiques en polaroïd, ou le 4/3 hiératique en vidéo, ainsi qu’expérimenté sur son premier long métrage documentaire, Maàlich.

Soucieux de s’éloigner des régimes systémiques d’images et de sons et de leur volonté totalisante, Thomas Jenkoe sculpte des formes fragmentaires, elliptiques qui interrogent le spectateur. L’installation est leur prolongement naturel : l’interaction avec le public permet leur achèvement.